A l’occasion de la paracha Behar, nous apprenons les Lois de la Chemita (Septième année) et du Yovel (Cinquantième année), durant lesquelles nous allons donner à la terre «son Chabbat», en nous abstenant de la travailler. Ces Lois sont totalement dépendantes de la présence de Juifs en Erets Israël : seuls les Juifs y vivant pratiqueront ce «Chabbat» de la terre.

Par contre, des Goyim peuvent très bien travailler leurs champs et récolter leurs fruits, sans que cela ait de lien avec la Chemita. Il s’agit d’ailleurs de la raison pour laquelle certains vendent leur terre aux Goyim, juste avant la Chemita, contournant ainsi les Lois de la Chemita et du Yovel. Le Yovel n’est d’ailleurs plus respecté depuis bien longtemps. En effet, il cessa (d’être appliqué d’après la Tora) dès l’instant où les tribus de Réouven, Gad et Menaché furent exilées, bien avant la destruction du premier Beth Hamikdash. En effet, les Lois du Yovel sont liées à la présence de l’ensemble du Peuple Juif en Erets Israël.

Quelle est la différence entre la Chemita et le Yovel puisque durant ces deux années, il est interdit de travailler la Terre d’Israël ?

Le Yovel est l’année où les esclaves Juifs sont libérés et où les terres qui ont été vendues reviennent à leur propriétaire originel. En effet, un Juif qui était vendu comme esclave à un autre Juif ou à un Goy, était automatiquement libéré après le Yom Kippour de l’année du Yovel (c’est pour cela que l’on sonne du Choffar à la fin du jeûne, en souvenir du Choffar qui était sonné ce jour-là l’année du Yovel, signifiant la liberté pour tous les esclaves Juifs). Par ailleurs, il n’était pas possible de vendre la terre d’Erets Israël pour une longue durée : la terre revenait au Yovel à son propriétaire initial (selon le partage qui eut lieu à l’époque de Josué et après). Tout acquéreur, Juif ou non, devait restituer tout le terrain à son propriétaire d’origine sans restriction.

Pour appliquer les Lois de la Chemita et du Yovel, il est donc nécessaire de bien connaître la carte d‘Erets Israël, telle que la Tora nous l’apprend : du Fleuve de l’Egypte (le Nil d’après Rachi) jusqu'à l’Euphrate et du Nord du Liban jusqu’au Néguev inclus, avec pour frontière Est le Jourdain et la mer Morte. En effet, bien que ces Lois aient été respectées à l’époque des 12 Tribus jusque de l’autre côté du Jourdain, en Jordanie, il n’est pas sûr qu’à l’époque du Troisième Beth Hamikdash la Sainteté d’Erets Israël s’étende jusque là, car les tribus de Réouven, Gad et Menaché devraient réintégrer le côté Ouest du Jourdain.

Le respect des Lois de la Chemita et du Yovel est tellement fondamental, que sa profanation justifie à elle seule l’exil de notre peuple de sa terre. Ainsi, Rachi dans son commentaire, nous calcule précisément le nombre d’années de Chemita qui se sont écoulées depuis l’entrée des Juifs en Erets Israël à l’époque de Josué jusqu'à leur exil en Babylonie : il arrive exactement au compte de 70 ans, temps de l’exil à Babylone.

Nous lisons dans la paracha de Be’houkotai : «Je laisserai votre terre désolée et vos ennemis s’y installeront. Et vous, Je vous disperserai parmi les Goyim…votre terre sera désolée et vos villes seront en ruines. C’est alors que la terre se reposera de tous ses Chabbat durant le temps ou elle sera dévastée…Tous les jours où elle sera désolée, elle se reposera de tous les Chabbat que vous n’avez pas respectés quand vous y étiez installés”.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Il nous faut constater que la carte de l’actuel Etat d’Israël s’éloigne de plus en plus de la carte d’Erets Israël (la terre Sainte).
Il avait été possible juste après la Guerre des Six Jours de pouvoir les superposer (et encore de façon grossière).
Mais la folie régnant ces dernières années, nous amène à un autre constat car des portions d’Erets Israël sont cédées aux Goyim. Il ne faut pas bien sûr évoquer le système législatif qui n’a aucun rapport, même de loin, avec le Judaïsme, ni l’intention dévoilée de l’Etat d’écraser la pratique de la Tora et des Mitsvot. La notion même de «Qui est Juif» est devenue à ce point problématique, qu’il est impossible dans beaucoup de circonstances de savoir notre voisin est un Juif ou non !

Si à l’époque du Yovel, les terres étaient restituées à leur ancien propriétaire, il a toujours été question de propriétaire Juif. Il n’a jamais été question de donner quelque parcelle d’Erets Israël à un Goy ! Pourquoi ?

Parce que nous apprenons dans le premier Rachi de la Tora que la terre appartient à D. qui a crée le monde : si un jour, les Goyim venaient dire à Israël : «Vous êtes des voleurs, vous avez conquis les terres des 7 nations, nous leur répondrons que toute la terre est à D., s’Il l’a donnée à ces peuples, Il l’a reprise pour nous la donner»

Cette terre est le patrimoine de tout le Peuple Juif où qu’il soit dans le monde entier. Il est inconcevable que 120 individus siégeant à la Knesset (dont malheureusement un bon nombre ne sont pas Juifs) puissent décider du patrimoine de tout notre peuple. On répond souvent à un Juif ne vivant pas en Erets Israël, qu’il n’a pas le droit de parler de ce qui se passe ici.

C’est inexact ! Car aux yeux des Goyim, les décisions prises par le gouvernement israélien sont sensées être celles prises au nom de tous les Juifs du monde. Par ailleurs, si des héritiers vivent dans des pays différents, ils sont tous propriétaires de l’héritage. Il est donc impossible de leur interdire de s’intéresser à cet héritage du fait de leur éloignement géographique.

A l’époque des Maccabées, les Grecs ont demandé aux Juifs qu’ils signent sur une corne de taureau (leur rappelant le Veau d’Or) qu’ils n’avaient pas de part dans le D. d’Israël ! Les traités pour une soi-disant paix ou pour un «redéploiement», sont des actions destinées à nous faire signer que nous n’avons pas de part sur tout Erets Israël, à D, ne plaise!

Il est évident que tous ces traités n’ont aucune valeur et doivent être dénoncés avec la plus vive véhémence! Toute cette hérésie ne fait que nous affaiblir face à nos ennemis, car bien qu’elle n’ait aucune valeur face à la Tora, elle n’en constitue pas moins une profanation du Nom de D.! Nous devons au contraire nous ressaisir et défendre pied à pied tous les valeurs de notre Judaïsme: l’identité Juive, le respect de la Tora et des Mitsvot et toutes les portions de notre terre, y compris celles que nous avons déjà laissées (et celles qui nous attendent).

Prions pour que cet exil se termine enfin et que le dévoilement de Moshia’h ramène tous les Juifs du monde sur toutes les parties d’Erets Israël. Nous respecterons alors entièrement les Mitsvot de la Chemita et du Yovel, très prochainement !